[m]sabre de bord 1811
Sabre de Bord 1811
Une cuillère à pot, également connue sous le nom de louche, est un ustensile conçu pour être utilisé dans des pots ou des récipients similaires. Cependant, son nom est également associé à un objet bien différent : le sabre de bord modèle 1811. Ce dernier était généralement fabriqué à la forge de Klingethal en Alsace ou tout les sabres militaires francais historiques ont été conçu.

Ce sabre de bord, souvent surnommé "cuillère à pot", jouait un rôle essentiel dans les combats en mer, que ce soit par les marins militaires, les pirates ou les corsaires. L'expression "en deux coups de cuillère à pot" trouve ses origines dans le jargon de ces marins. Elle signifie accomplir une tâche rapidement, mais aussi de manière violente ou expéditive, reflétant ainsi l'utilisation de cette arme redoutable. Cette histoire témoigne de la richesse des expressions idiomatiques qui découlent des coutumes et du vécu des marins de l'époque.
PARTICULARITÉ DU MODÈLE : toute la monture est en fer noirci, composée d'une coquille pleine enveloppant bien la main reliée à la branche principale et au plateau. C'est une arme emblématique de l'abordage qui a eu beaucoup d'imitations dans les marines européennes.

LAME : lame à un large pan creux à fond arrondi par face décorée en partie supérieure sur chaque face d'une ancre gravée placée en biais. Elle mesure 67 cm et est large de 3,63 cm, épaisse de 9,3 mm au talon avec une flèche de 1,65 cm (sabre de mai 1812).

MONTURE : monture en fer noirci dans laquelle un grosse coquille bombée et enveloppante est reliée à la branche principale et au plateau. Une poignée en tôle à huit facettes recouvre une âme en bois, surmontée d'une calotte que l'on a du mal à distinguer en raison de la couleur noire de l'ensemble. Le plateau de garde est terminé par un bec découpé en palmette.

FOURREAU : en cuir avec deux garnitures en laiton, la chape est à bouton pour le port au baudrier.

EVOLUTION : avant l'apparition du Mle 1833, on rencontre des modèles hybrides avec une monture de l'an XI et une lame avec les ancres droites.
Voici un extrait d'un texte officiel de 1826, sous Charles X, sur les fonctions des officiers de Marine.

« Le capitaine d’armes sera spécialement chargé, sous la direction de l’officier en second du bâtiment, de maintenir la police et la discipline parmi l’équipage. Il sera également chargé, sous les ordres de l’officier chef du premier détail, de l’entretien de toutes les armes de main embarquées pour le service du bâtiment. Il surveillera, sous les ordres des capitaines de compagnie, les sous-officiers instructeurs chargés d’exercer l’équipage au maniement des armes et aux manœuvres d’infanterie »

« Le capitaine d’armes se concertera avec le maitre canonnier pour compléter, en ce qui le concerne, et d’après les ordres de l’officier chef du premier détail, les coffres de munitions destinés à l’armement des embarcations »
« il se fera accompagner par l’armurier et ses aides dans tous les dépôts de petites armes : il visitera chacune de ces armes, et fera nettoyer celles qui ne seront pas en bon état. Il veillera à ce que les sabres, piques et haches d’armes soient toujours affilés et garnis d’une ganse ou raban à la poignée »
« Outre ces inspections journalières, le capitaine d’armes visitera les armes portatives, chaque fois qu’elles auront été mises en service, soit dans l’exercice, soit dans le combat. S’il aperçoit qu’elles sont dégradées par faute des hommes qui s’en seront servis, il désignera à l’officier du premier détail les auteurs de ces dégradations »
[m]sabre de marine, cuillere à pot